Interview de rentrée 2021 sur France Info : « L’entreprise doit viser un impact plus large que simplement économique »

Interview diffusée sur France Info le 2 janvier 2021 à retrouver ici

Créé il y a dix ans, le Slip français s’est imposé dans les esprits et les habitudes de consommation. Née d’un pari entre copains, la marque tricolore réalise aujourd’hui 25 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 120 personnes

Le pari avec des copains de relancer une marque de sous-vêtements, un savoir-faire français pour lequel il y a de jolies usines. Internet était alors un important support de développement. Un slip ne s’essaye pas, ne se retourne pas et on connaît sa taille. Donc, on s’est dit que cela pouvait très bien se vendre sur internet. Nous sommes en train de devenir l’un des plus grands marchands de slips sur internet.

Les investisseurs vous ont-ils tout de suite suivi ?

Nous avons fait trois levées de fonds sur dix ans. Nous avons bénéficié de la tendance du retour à la consommation locale. Les gens se posent de plus en plus de questions et la crise du Covid-19 renforce cette tendance. C’est vrai dans l’alimentation, les vêtements… comprendre d’où viennent les produits que je consomme, comment sont-ils fabriqués, par qui, pour quoi… ? Les investisseurs ont suivi et cela a permis de construire aujourd’hui une entreprise rentable qui permette de continuer à se projeter dans l’innovation, l’économie circulaire, pour continuer d’inventer un modèle différent pour la mode.

Dix ans après, quelle diversification ?

Nous fabriquons désormais ce que l’on appelle des produits « Homeweare » (vêtements d’intérieurs H/F) qui sont très adaptés à la période que l’on traverse en ce moment. La frontière entre le travail et la maison est beaucoup plus flou.

Qui sont vos fournisseurs ?

Nous travaillons avec une trentaine de partenaires industriels. Souvent celui qui confectionne est celui qui tricote la matière. A partir du fil, qui ne vient pas de France – le coton ne pousse pas en France -, on fabrique la matière, on la teint, on la découpe et on l’assemble.

Le Slip Français peut rivaliser avec les produits importés d’Asie ?

Rivaliser en prix, non. Dans la grande distribution, vous pouvez trouver un pack de trois sous-vêtements pour dix à quinze euros. Nous, notre prix unitaire sera plutôt d’une trentaine d’euros. Mais notre idée est de proposer un juste prix qui rémunère équitablement tous les maillons de la chaîne. Oui, nous serons plus chers sur le plan financier, mais nous prendrons mieux en compte l’impact sociétal et environnemental.

Le Slip Français devient une entreprise à mission. De quoi s’agit-il ?

Cela va dans le sens d’un rôle plus large que simplement économique : quel est l’impact de l’entreprise sur ses parties prenantes : fournisseurs, clients, environnement… C’est une conception nouvelle de l’entreprise, plus large que de juste gagner de l’argent

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